Conflit Sanitaire à Saint-Martin-la-Sauveté : Abattage de 8 250 Poules et Détresse des Éleveurs
- Mireille Bleivas
- il y a 7 jours
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Un élevage bio à Saint-Martin-la-Sauveté, dans la Loire, a été contraint par un arrêté préfectoral d’abattre 8 250 poules pondeuses suite à la découverte de traces de Salmonella enteritidis sur des poussières murales dans un des bâtiments, alors que les poules elles-mêmes, les œufs, les fientes et la nourriture étaient exempts de la bactérie. Cette décision, prise le 19 août 2025, s’inscrit dans le cadre de la réglementation sanitaire stricte visant à prévenir tout risque de contamination dans la chaîne alimentaire
L’éleveur, Maxime Chaffangeon, dénonce cette mesure qu’il qualifie de « massacre », car ses poules étaient en bonne santé et vaccinées contre la salmonellose. Il subit des pertes financières importantes, estimées à plus de 30 000 euros, sans aucune compensation financière prévue, car son cheptel dépasse la durée d’amortissement reconnue par la charte sanitaire. La Coordination rurale de la Loire critique vivement cette application rigide des procédures, estimant que le protocole ne prend pas suffisamment en compte la réalité du terrain et la santé réelle des animaux.
De son côté, la préfecture de la Loire et les autorités sanitaires justifient la mesure par la nécessité de lutter contre la salmonellose, une maladie alimentaire qui provoque près de 200 000 cas par an en France, avec 7 décès en 2022. Elles soulignent que la bactérie peut être présente de manière intermittente chez les volailles, rendant peu fiables certains résultats négatifs ultérieurs.
La situation illustre un conflit entre mesures sanitaires strictes et préservation des élevages familiaux, ce qui suscite un débat sur la pertinence d’abattre autant d’animaux pour un risque indirect (présence de salmonelle sur poussière et non sur animaux ni œufs) et met en lumière la détresse financière des éleveurs confrontés à ce type de décisions.
Il n’y a pas d’élément indiquant une volonté délibérée de « détruire » les éleveurs, mais plutôt une application rigoureuse des règles sanitaires au nom de la santé publique, cependant perçue par les professionnels comme disproportionnée et néfaste à leur activité
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